Höjlund renverse la Juventus et relance Naples vers le Scudetto

Publié le 7 décembre 2025 à 23:16

De paria annoncé à héros acclamé au Diego-Armando-Maradona, Rasmus Höjlund a changé son histoire – et peut-être celle de la saison napolitaine – en l’espace de 90 minutes. Auteur d’un doublé décisif, l’attaquant danois a offert à Naples une victoire capitale face à la Juventus (2-1), permettant aux Partenopei de reprendre la tête de la Serie A dans une course au Scudetto plus serrée que jamais.

Dans une affiche lourde de symboles, Antonio Conte, ancien architecte des succès turinois, croisait Luciano Spalletti, sacré champion avec Naples il y a deux saisons. Un choc chargé d’histoire, mais aussi de pression, tant l’enjeu dépassait le simple prestige : il s’agissait de s’installer comme le patron du championnat à l’orée du sprint printanier.


Naples frappe fort d’entrée

Poussés par un Maradona incandescent, les Azzurri ont attaqué la rencontre pied au plancher. Dès la 6ᵉ minute, Scott McTominay a fait frissonner les tribunes d’une tête puissante venue s’écraser contre le poteau. Un premier avertissement sérieux adressé à une Juventus encore fébrile.

Naples n’a pas attendu longtemps pour concrétiser sa domination. Après un déboulé tranchant de David Neres sur le flanc droit, Höjlund s’est projeté avec intelligence dans la surface et a devancé la défense pour couper la trajectoire du centre (7ᵉ). Une finition clinique, symbole du renouveau d’un joueur longtemps critiqué depuis son arrivée en Italie.

En maîtrise, Naples a continué d’asphyxier la Juve, multipliant les décalages et les centres. Giovanni Di Lorenzo s’est même offert une opportunité de doubler la mise, mais Michele Di Gregorio a maintenu les Bianconeri en vie d’un arrêt réflexe (26ᵉ).

Une Juve timide mais toujours dangereuse

Il a fallu attendre la 34ᵉ minute pour voir la Juventus se montrer réellement menaçante. Kenan Yildiz a parfaitement servi Lloyd Kelly, mais le défenseur a totalement manqué sa reprise, avant d’être signalé hors-jeu. Une action révélatrice des limites offensives turinoises sur cette première période.

Naples, lui, a continué d’attaquer sans réussir à tuer le match. Juste avant la pause, McTominay a de nouveau trouvé le poteau, confirmant une domination aussi nette que frustrante (45ᵉ+1).


Le tournant du manque de réalisme

Au retour des vestiaires, Luciano Spalletti a tenté d’assommer définitivement la Juve en lançant Jonathan David, affirmant clairement ses intentions offensives. Höjlund a rapidement testé Di Gregorio (49ᵉ), puis McTominay a encore vu sa frappe repoussée par le cadre (54ᵉ).

Ce manque d’efficacité a fini par coûter cher. Sur une action collective bien construite, Francisco Conceição et Weston McKennie ont combiné avant que l’Américain ne glisse un ballon parfait à Kenan Yildiz. Le jeune Turc n’a pas tremblé et a égalisé d’une frappe croisée (58ᵉ), inscrivant son troisième but sur les deux derniers matches de la Juve.

Une égalisation contre le cours du jeu, mais typique de la Juventus : clinique lorsqu’elle en a l’occasion.

Höjlund, de nouveau au rendez-vous

Touché mais pas abattu, Naples a repris le contrôle du ballon, refusant de céder à la panique. Et c’est finalement Höjlund qui a une nouvelle fois puni les hésitations turinoises. À la 77ᵉ minute, sur un nouveau centre précis de Neres, Noa Lang est monté au duel au second poteau face à McKennie. L’Américain, malheureux, a dévié le ballon de l’épaule… directement dans les pieds de Höjlund, qui n’a laissé aucune chance à Di Gregorio.

Un doublé libérateur, salué par une explosion de joie dans les tribunes. Le symbole d’un attaquant longtemps pointé du doigt, désormais décisif dans les grands rendez-vous.

Naples reprend la main, la Juve cale

Grâce à ce succès, Naples grimpe à 31 points et reprend la tête de la Serie A, avec un point d’avance sur l’Inter et trois sur le Milan, qui doit encore jouer à Turin face au Torino. Le Scudetto n’a jamais semblé aussi ouvert, mais les Partenopei envoient un message fort à leurs concurrents.

Pour la Juventus, en revanche, ce revers ressemble à une occasion gâchée. Septième au classement, la Vieille Dame ne profite ni des faux pas de la Roma et de Côme, ni du nul de Bologne face à la Lazio. Une soirée frustrante, malgré l’éclair de Yildiz.

Mais dans la nuit napolitaine, un nom restera surtout gravé : Rasmus Höjlund, l’homme qui a fait basculer le sommet de la Serie A.

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