Chelsea héroïque à dix contre onze accroche Arsenal : un derby électrique et controversé

Publié le 30 novembre 2025 à 19:50

Réduit à dix avant même la mi-temps, Chelsea a tenu bon face au leader Arsenal (1-1) lors d’un derby de Londres brûlant, marqué autant par son engagement extrême que par une série de décisions arbitrales qui ont alimenté la frustration des deux camps. Dans un Stamford Bridge incandescent, les Blues ont arraché un point qui ressemble à une victoire tant le scénario leur était défavorable, tandis que les Gunners, dominateurs en seconde période, peuvent nourrir des regrets.

Arsenal, toujours invaincu après ce nul, conserve la tête de la Premier League avec 30 points, mais laisse filer Manchester City, qui se glisse à la deuxième place (25 pts) et permet à Aston Villa de rester à l’affût. Pour Chelsea, troisième avec 24 points, ce partage de points obtenu dans la douleur confirme une montée en puissance sous Enzo Maresca.


Un derby qui démarre dans la nervosité

La rencontre s’est ouverte sur une tension palpable. À peine un quart d’heure de jeu, et l’arbitre avait déjà distribué trois cartons jaunes, signe d’un duel au milieu de terrain où chaque ballon semblait une bataille. Un seul tir avait été tenté — une frappe timide de Bukayo Saka — mais le rythme, lui, n’a jamais ralenti.

Les Blues ont d’abord inquiété une défense d’Arsenal remodelée — Gabriel absent, Saliba touché à l’entraînement — grâce aux accélérations d’Estevão et à l’activité d’Enzo Fernández. Mosquera et Hincapié, les jeunes centraux des Gunners, se montraient solides mais parfois dépassés par la mobilité adverse.


Le tournant : l’expulsion de Caicedo, vive polémique

À la 38ᵉ minute, la rencontre a basculé dans la controverse. Moisés Caicedo, en retard, a violemment heurté la cheville gauche de Mikel Merino. L’arbitre a d’abord sorti un jaune, avant d’être appelé par la VAR et de transformer logiquement la sanction en rouge direct.

Une décision indiscutable sur la forme… mais qui n’a pas suffi à calmer les esprits.
Arsenal réclamait une exclusion immédiate, certain que l’arbitre avait trop hésité. Chelsea, de son côté, s’estime victime d’un traitement plus dur que celui infligé à Arsenal quelques minutes plus tôt, lorsque Saka avait échappé à un avertissement sur un tacle glissé très en retard.

Cette asymétrie dans les sanctions a alimenté des contestations continues sur les bancs comme sur la pelouse. Arteta s’est longuement agacé auprès du quatrième arbitre, tandis que Maresca réclamait plus de cohérence.


Chelsea frappe en premier… contre le cours du jeu

Si Arsenal semblait destiné à prendre l’ascendant après la pause, c’est pourtant Chelsea qui a ouvert le score dès la 48ᵉ minute sur un corner parfaitement travaillé. Reece James a déposé le ballon au premier poteau, où Trevoh Chalobah, impérial dans les airs, a devancé son vis-à-vis pour tromper Raya (1-0).
Un coup de massue pour les Gunners, qui avaient jusque-là bien contenu les Blues.

Après l’ouverture du score, l’arbitrage s’est de nouveau retrouvé au centre des attentions : une main de Mudryk dans la surface a été brièvement examinée par la VAR, puis ignorée, provoquant l’incompréhension d’Arsenal qui estimait la main décollée du corps.


Arsenal réagit, mais manque le K.-O.

L’égalisation est finalement venue à l’heure de jeu. Bukayo Saka, impeccable dans ses centres, a trouvé la tête de Merino au cœur de la surface (59ᵉ, 1-1). Une juste récompense pour le milieu espagnol, omniprésent, buteur et cible d’un tacle qui avait entraîné l’expulsion de Caicedo.

Dans le dernier quart d’heure, Arsenal a poussé, intensifiant la pression. Chelsea, recroquevillé, a résisté comme il a pu, porté par un Djordje Petrović monstrueux. Le gardien serbe a multiplié les parades décisives :
— devant Saka (13ᵉ),
— devant Martinelli juste avant la pause,
— mais surtout face à Merino (88ᵉ), sur une volée qui semblait filer au fond.


Un nul qui vaut cher pour Chelsea, un goût amer pour Arsenal

À dix contre onze toute la seconde période, Chelsea décroche un point précieux, et peut remercier son gardien ainsi que sa solidité mentale. Maresca a félicité ses joueurs pour leur discipline, malgré l’expulsion qu’il juge sévère.

Arsenal, invaincu depuis 17 matchs toutes compétitions confondues, se contente d’un point alors qu’il avait l’occasion d’affirmer encore davantage sa domination en tête du championnat.

Mais au-delà du score, le derby restera marqué par :

  • la violence des duels,

  • les contestations incessantes,

  • les décisions arbitrales discutées,

  • l’usage de la VAR qui, une fois encore, a fait débat.

Un parfum de polémique qui, dans le bouillant Londres du football, n’a rien d’un hasard.

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