Le spectacle n’était clairement pas au rendez-vous ce soir à Casablanca, mais l’essentiel est ailleurs pour le Mali. En concédant un troisième match nul en autant de rencontres (0-0) face aux Comores, les Aigles ont validé leur billet pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Un résultat suffisant pour poursuivre l’aventure, mais qui laisse un goût amer tant la prestation a manqué de relief et d’intensité.
Une première période sans urgence ni inspiration
Avant cette dernière journée du groupe A, le Mali avait pourtant toutes les cartes en main. Une victoire lui garantissait une qualification directe, sans dépendre d’aucun autre résultat, et même la première place restait envisageable en cas de faux pas du Maroc. En face, les Comores jouaient leur survie dans la compétition, avec l’obligation de l’emporter pour espérer prolonger le rêve.
Pourtant, l’entame de match a donné l’étrange impression que l’enjeu pesait peu sur les acteurs. Peu de rythme, peu d’agressivité, et surtout très peu de situations dangereuses. La première alerte est même venue d’une erreur malienne : sur une perte de balle d’Yves Bissouma, Myziane Maolida s’échappe seul vers le but, mais hésite trop longtemps et se fait reprendre par Abdoulaye Diaby (9e). Sur le corner qui suit, Faïz Selemani tente sa chance directement et oblige Djigui Diarra à la vigilance.
Ces frayeurs ont brièvement réveillé les Aigles, qui se projettent davantage vers l’avant. Mais cette domination reste stérile. Malgré plus de 70 % de possession, le Mali manque cruellement de justesse dans le dernier geste. Les frappes de Bissouma puis de Dorgeles Nene sont bien repoussées par Yannick Pandor (41e), mais elles résument à elles seules la pauvreté offensive malienne dans ce premier acte. À la pause, le score est logiquement nul et vierge.
Un second acte toujours aussi terne
Le retour des vestiaires n’apporte pas le sursaut espéré. Le rythme reste poussif, les imprécisions nombreuses et les occasions rares. Le Mali passe tout près de débloquer la situation sur une reprise de Nathan Gassama légèrement déviée par Kamory Doumbia, le ballon frôlant le poteau (55e). Dans la foulée, les Comores manquent aussi une énorme opportunité, mais Faïz Selemani, finalement signalé hors-jeu, échoue dans son face-à-face.
La fatigue commence à se faire sentir, notamment côté comorien. Les joueurs reculent, tentent de procéder en contre, sans véritable réussite. Les Maliens, eux, continuent de monopoliser le ballon mais sans accélérer ni créer un véritable sentiment d’urgence. Les changements opérés par les deux bancs n’inversent pas la tendance et contribuent même à casser le peu de rythme existant.
La fin de rencontre est marquée par un fait de jeu notable : une faute grossière d’Amadou Haidara à l’entrée de la surface, sanctionnée d’un carton rouge après intervention de la VAR. Mais même en supériorité numérique, les Comores ne parviennent pas à mettre la pression nécessaire, tandis que le Mali se contente de gérer.
Qualification acquise, mais inquiétudes persistantes
Le coup de sifflet final scelle un score de 0-0 qui arrange surtout les Aigles. Avec trois matchs nuls, le Mali termine deuxième de son groupe et décroche son ticket pour les huitièmes de finale, aidé par le large succès du Maroc dans l’autre rencontre. Une qualification méritée sur le plan comptable, mais loin de rassurer sur le contenu.
Pour les Comores, en revanche, l’aventure s’arrête ici. Malgré de la volonté et quelques situations intéressantes sur l’ensemble de la phase de groupes, le manque d’efficacité et d’expérience a fini par peser lourd.
Le Mali poursuit donc sa route à la CAN 2025, mais devra montrer un tout autre visage lors des matches à élimination directe s’il espère aller loin. Car à ce niveau de la compétition, se contenter de gérer et d’attendre ne suffira plus.
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