A domicile, le Maroc répond bien présent et domine les Comores

Publié le 21 décembre 2025 à 23:22

Sous une pluie battante et dans un stade Prince Moulay Abdellah plein à craquer, le Maroc a parfaitement lancé sa Coupe d’Afrique des Nations 2025 en dominant les Comores (2-0). Une victoire loin d’être évidente tant les Lions de l’Atlas ont longtemps douté, entre un penalty manqué, la blessure de leur capitaine et une première période crispée, avant d’être libérés par Brahim Diaz puis sublimés par un geste d’anthologie d’Ayoub El-Kaabi.

Une entame sous tension pour le pays hôte

Match d’ouverture, pression populaire, ambitions affichées : tous les ingrédients du piège parfait étaient réunis. Dès les premières minutes, le Maroc monopolise le ballon, installe son camp dans la moitié adverse et oblige les Comoriens à défendre très bas. Les Cœlacanthes, conscients de l’écart théorique, ferment les espaces, multiplient les replis et misent sur la solidarité pour résister à la vague rouge et verte.

La première occasion majeure intervient rapidement. Sur une percussion dans la surface, Brahim Diaz provoque un penalty après un contact avec Iyad Mohamed (9e). Le stade retient son souffle, mais Soufiane Rahimi échoue face à un Yannick Pandor inspiré, auteur d’un arrêt du genou sur une tentative trop axiale (11e). Ce raté jette un froid dans les tribunes et fait naître un premier doute dans les têtes marocaines.

Comme si cela ne suffisait pas, le sort s’acharne quelques minutes plus tard. Sur une course anodine, Romain Saïss, capitaine et patron de la défense, s’écroule, victime d’un claquage. En larmes, il quitte la pelouse sous les applaudissements, laissant ses partenaires abasourdis (17e). Le Maroc perd son leader, et le match bascule dans une phase plus hachée.

Les Comores résistent, le Maroc s’agace

Malgré une domination territoriale écrasante, les Lions de l’Atlas peinent à accélérer. La pluie rend le terrain lourd, ralentit la circulation du ballon et favorise les défenseurs comoriens, héroïques dans les duels. Les insulaires enchaînent rarement plus de deux ou trois passes, mais leur bloc compact oblige le Maroc à tenter sa chance de loin.

Ismael Saibari tente un enroulé ambitieux qui fuit le cadre (30e), tandis que Brahim Diaz voit une action litigieuse être annulée pour une main préalable après consultation de la VAR (43e). Dans une fin de première période tendue, Youssouf M’Changama inquiète même Yassine Bounou sur coup franc lointain, la balle glissant dangereusement sur une pelouse détrempée. À la pause, les sifflets descendent des tribunes : le Maroc domine, mais ne convainc pas.

Brahim Diaz libère tout un peuple

Conscient du danger, le Maroc revient avec de meilleures intentions. Plus juste techniquement, plus mobile entre les lignes, il accélère enfin le tempo. Neil El Aynaoui passe tout près de l’ouverture du score dès la reprise (48e), avant que la défense comorienne ne commence à montrer des signes de fatigue.

L’inévitable finit par arriver. Sur une action construite côté droit, Noussair Mazraoui se bat pour conserver un ballon aérien, combine avec Sofyan Amrabat puis sert en retrait Brahim Diaz, totalement seul. Le joueur du Real Madrid ajuste Pandor d’une frappe clinique (55e). Le stade explose, la tension retombe, et les Lions de l’Atlas respirent enfin.

Frayeur puis chef-d’œuvre d’El-Kaabi

À peine remis de cette ouverture du score, le Maroc frôle pourtant la catastrophe. Une énorme erreur d’inattention permet à Rafiki Saïd de s’infiltrer dans la surface, mais Bounou s’interpose avec autorité (59e), rappelant pourquoi il est l’un des meilleurs gardiens du continent.

Les débats s’équilibrent brièvement, les Comores osant davantage. M’Changama frôle même la lucarne sur une frappe lointaine (68e), preuve de leur courage et de leur refus d’abdiquer. Mais la profondeur de banc marocaine fait la différence.

Entré en jeu, Ayoub El-Kaabi n’a besoin que de quelques minutes pour marquer les esprits. Après une récupération haute et un centre précis, l’attaquant déclenche un ciseau retourné exceptionnel, un geste aussi audacieux que parfait, qui laisse Pandor sans réaction (74e). Probablement l’un des plus beaux buts de la compétition, et déjà un candidat sérieux au but du tournoi.

Une victoire fondatrice pour le Maroc

La fin de match est maîtrisée. Youssef En-Nesyri passe près d’alourdir le score, tandis que les Comores, valeureux jusqu’au bout, se procurent une ultime occasion sur coup de pied arrêté sans parvenir à réduire l’écart. Au coup de sifflet final, le Maroc s’impose 2-0, sans briller constamment, mais avec le caractère et la patience des grandes équipes.

Ce succès permet aux hommes de Walid Regragui de lancer idéalement leur CAN à domicile. Tout n’a pas été parfait, mais les Lions de l’Atlas ont surmonté les obstacles, géré la pression et montré qu’ils pouvaient compter sur des individualités capables de faire basculer un match. Les Comores, malgré la défaite, sortent la tête haute et peuvent encore croire à une qualification.

La CAN 2025 est bel et bien lancée au Maroc, et elle promet déjà des émotions fortes.

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