À l’aube d’une nouvelle Coupe d’Afrique des Nations, Mohamed Salah affiche une sérénité presque déconcertante. Malgré un contexte personnel et professionnel potentiellement perturbant, l’attaquant vedette de Liverpool semble pleinement concentré sur l’objectif qui l’attend avec la sélection égyptienne : enfin soulever le trophée continental qui manque encore à son immense palmarès.
Un leader pleinement investi avec les Pharaons
À la veille de l’entrée en lice de l’Égypte face au Zimbabwe, le sélectionneur Hossam Hassan s’est montré particulièrement rassurant concernant l’état d’esprit de son capitaine. Selon lui, Salah affiche une implication totale à l’entraînement, comme si les incertitudes entourant sa situation en club n’avaient aucune prise sur lui. Le technicien égyptien insiste sur la motivation intacte de son joueur phare, qu’il décrit comme enthousiaste, concentré et animé par une envie débordante de réussir avec son pays.
Cette attitude n’a rien d’anodin. À 33 ans, Salah sait que chaque édition de la Coupe d'Afrique des Nations représente une opportunité de plus en plus précieuse. Lui qui a déjà disputé deux finales malheureuses – en 2017 contre le Cameroun et en 2022 face au Sénégal – mesure l’importance de cette compétition organisée au Maroc. Pour beaucoup en Égypte, cette CAN est peut-être la meilleure chance de voir Salah couronné roi d’Afrique avec les Pharaons.
Des turbulences en club, mais un mental à toute épreuve
Le contexte n’est pourtant pas idéal sur le plan personnel. Salah a récemment traversé une période délicate avec Liverpool, n’ayant pas débuté lors des cinq derniers matches officiels des Reds avant de rejoindre la sélection. La situation s’est tendue après un match nul frustrant en Premier League, au cours duquel l’attaquant a laissé entendre qu’il s’était senti « sacrifié » par son entraîneur. Ces déclarations ont alimenté les rumeurs d’un possible départ dès le mercato hivernal, une hypothèse qui aurait pu perturber bien des joueurs.
Mais Hossam Hassan refuse de parler de crise. Pour lui, ce type de désaccord entre un entraîneur et un joueur de premier plan est monnaie courante dans le football de haut niveau. Il souligne surtout la capacité de Salah à compartimenter : les discussions avec son sélectionneur ont été rapides, franches, et surtout efficaces. Dès son arrivée au rassemblement, l’ailier égyptien a montré qu’il avait tourné la page des polémiques pour se consacrer entièrement à la compétition.
Salah et la CAN, une relation à part
Historiquement, Salah a souvent su se transcender sous le maillot national, parfois même lorsque ses performances en club semblaient en léger retrait. Ce phénomène n’a rien d’un hasard. Le joueur incarne un symbole pour tout un pays, et cette responsabilité agit comme un moteur supplémentaire. Ses statistiques parlent pour lui : ses buts et ses passes décisives ont déjà joué un rôle déterminant dans la qualification de l’Égypte pour la prochaine Coupe du monde, preuve de son influence intacte.
Le sélectionneur le répète sans détour : pour lui, Salah fait partie de ces joueurs qui élèvent leur niveau dès qu’ils portent les couleurs nationales. Il ne s’agit pas seulement de marquer, mais aussi de guider, rassurer et inspirer ses coéquipiers. Dans un groupe B relevé, où l’Égypte devra également affronter l’Afrique du Sud et l’Angola à Agadir, ce leadership sera crucial.
Un objectif clair : entrer dans l’histoire
L’Égypte détient déjà le record de victoires en Coupe d’Afrique des Nations avec sept sacres. Pourtant, paradoxalement, Salah n’a jamais fait partie d’une équipe championne d’Afrique. Cette anomalie pèse sans doute dans l’esprit du joueur, même s’il se garde bien de l’exprimer publiquement. Pour Hossam Hassan, il ne fait aucun doute que son capitaine doit gagner cette CAN, autant pour son pays que pour lui-même, afin de parachever une carrière déjà exceptionnelle.
À quelques heures du coup d’envoi, une chose semble certaine : malgré les doutes, les rumeurs et les tensions en club, Mohamed Salah aborde cette CAN avec une détermination intacte. Serein, concentré et porté par l’espoir de tout un peuple, il apparaît plus que jamais prêt à endosser son rôle de leader et à tenter, enfin, de conduire l’Égypte vers un huitième sacre continental historique.
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