Liverpool a signé un succès aussi précieux que laborieux samedi soir en s’imposant 2-1 sur la pelouse de Tottenham Hotspur, une rencontre marquée par un scénario heurté, des décisions arbitrales discutées et une fin de match sous haute tension. Grâce à des buts d’Alexander Isak et d’Hugo Ekitiké, les Reds ont enfin enchaîné une deuxième victoire consécutive en Premier League, une première depuis le mois de septembre, et remontent à la cinquième place du classement.
Dans un contexte tendu, avec une saison jusque-là en dents de scie et un vestiaire récemment secoué par des tensions entre Mohamed Salah et son entraîneur Arne Slot, Liverpool savait que ce déplacement à Londres constituait un tournant potentiel. En face, Tottenham cherchait à rebondir après une série de performances irrégulières, mais les Spurs ont rapidement compromis leurs chances en se retrouvant en infériorité numérique.
Une première période confuse, Tottenham plus entreprenant
Les premières minutes donnent le ton d’un match haché, sans véritable rythme. Tottenham se montre légèrement plus entreprenant, profitant d’un Liverpool encore en rodage. Mohammed Kudus est le premier à créer le danger en débordant côté droit avant de centrer vers Randal Kolo Muani, mais la défense des Reds, bien emmenée par Virgil van Dijk, veille au grain.
Côté Liverpool, la principale animation offensive vient du jeune Conor Bradley, très actif sur son flanc, même si ses centres ne trouvent pas preneur. Les Spurs, eux, multiplient les situations dangereuses sans réellement conclure. Kolo Muani se signale par une tête cadrée mais trop molle pour inquiéter Alisson, qui capte sans difficulté.
Le match bascule peu après la demi-heure de jeu. Sur un duel anodin, Xavi Simons écrase sa semelle sur le bas du mollet de Van Dijk. Après consultation rapide, l’arbitre John Brooks n’hésite pas et sort le carton rouge direct. Une décision sévère mais conforme au règlement, qui laisse Tottenham à dix pour plus d’une heure de jeu et provoque la colère du public londonien.
Liverpool tente alors de profiter immédiatement de sa supériorité numérique. Florian Wirtz se procure une énorme occasion sur une frappe à bout portant, mais le gardien Guglielmo Vicario réalise une parade décisive pour maintenir les siens à flot avant la pause.
Isak frappe, puis sort sur blessure
Au retour des vestiaires, Arne Slot prend un risque fort en modifiant son animation offensive. Il fait sortir Bradley pour lancer Alexander Isak, cherchant à exploiter davantage la profondeur face à une défense des Spurs déjà fragilisée.
Le coaching s’avère payant. À la 56e minute, sur une relance ratée de Kudus, Liverpool accélère. Hugo Ekitiké renverse le jeu vers Wirtz, qui glisse une passe parfaitement dosée dans la course d’Isak. L’attaquant suédois ne tremble pas et ajuste Vicario malgré le retour désespéré de Micky van de Ven : 0-1 pour Liverpool.
Mais la joie est de courte durée. Dans l’action, Isak se blesse au genou et doit quitter la pelouse quelques instants plus tard, incapable de poser le pied au sol. Un coup dur pour les Reds, qui perdent leur buteur du soir et voient ressurgir le spectre de leurs problèmes offensifs.
Ekitiké double la mise, Tottenham refuse d’abdiquer
Malgré l’infériorité numérique, Tottenham ne renonce pas. Kolo Muani passe tout près de l’égalisation sur un contre éclair, son centre lobé venant s’écraser sur la barre transversale d’Alisson. Liverpool souffre par moments, incapable de réellement tuer le match.
Finalement, c’est Hugo Ekitiké qui offre un peu d’air aux visiteurs. Sur un centre millimétré de Jeremie Frimpong, entré pour compenser la sortie d’Isak, l’attaquant français s’élève plus haut que Cristian Romero et catapulte le ballon de la tête au fond des filets (68e). Liverpool pense alors avoir fait le plus dur.
Une fin de match électrique et des décisions arbitrales contestées
Mais les Reds se compliquent la tâche eux-mêmes. À dix minutes de la fin, Tottenham profite d’une série d’erreurs défensives pour réduire l’écart. Richarlison, à peine entré en jeu, pousse le ballon au fond après un cafouillage général dans la surface, impliquant notamment Van Dijk et Palhinha.
La tension monte d’un cran. Tottenham pousse, Liverpool recule, et les duels deviennent de plus en plus rugueux. Les Spurs peuvent nourrir de sérieux regrets sur plusieurs décisions arbitrales, notamment un contact dans la surface entre Spence et Bradley en première période, ainsi qu’une situation confuse sur corner dans le temps additionnel.
Dans les ultimes secondes, Cristian Romero écope d’un second carton jaune pour contestation après une faute sifflée contre lui, laissant Tottenham à neuf contre onze. Une sanction qui fait exploser de rage le défenseur argentin et scelle définitivement le sort du match, malgré neuf minutes de temps additionnel annoncées.
Liverpool respire, Tottenham rumine
Au coup de sifflet final, Liverpool peut souffler. Ce succès, bien que imparfait, permet aux Reds de remonter à la cinquième place de Premier League et de retrouver un semblant de continuité après des semaines compliquées. Les blessures et les tensions internes restent cependant une source d’inquiétude.
Pour Tottenham, la frustration est immense. Réduits à dix puis à neuf, les Spurs
estiment avoir été pénalisés par un arbitrage incohérent, et peuvent regretter leur manque de réalisme avant l’expulsion de Simons. Une soirée cruelle qui laisse des traces, tant sur le plan comptable que psychologique.
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